Mardi 4 octobre 2022, la classe de CM1-CM2 a eu la chance de rencontrer Charlotte GIRARD FABRE, arbitre internationale et secrétaire générale de l’AFCAM (Association Française du Corps Arbitral Multisports). Après s’être présentée Charlotte a répondu avec beaucoup de gentillesse (et d’humour) à toutes les questions que nous avions préparées.
Nous avons commencé par expliciter le rôle de l’arbitre. Il est très important, il est là pour faire respecter les règles. C’est lui qui donne des sanctions quand les règles ne sont pas respectées mais c’est aussi lui qui valide les points, les buts… Sans l’arbitre, il ne pourrait pas y avoir de compétitions sportives. Dans tous les sports, il y a des arbitres.
En France, il y a 270 000 arbitres, 30% sont des femmes. A La Réunion, il y a 1200 arbitres. L’arbitrage est avant tout une passion, seuls 300 sur 270 000 arbitres vivent de ce métier. Charlotte, même si elle est arbitre internationale, a un autre métier, elle est consultante en management (elle apprend aux chefs à bien diriger). Elle a commencé à arbitrer dès l’âge de 11 ans, notamment avec l’UNSS. Ça fait 30 ans qu’elle arbitre. La seule personne qui ne sort pas, qui ne laisse pas sa place quand on fait un sport collectif c’est l’arbitre, donc ça peut être un bon moyen de rester sur le terrain tout le temps ! On peut devenir arbitre international vers l’âge de 25 ans. On passe d’abord par les niveaux départemental, régional et national.
Charlotte est arbitre internationale en hockey sur glace. Elle est également arbitre en handball et en curling. C’est très rare de passer d’une discipline à l’autre comme ça. Elle a pratiqué beaucoup de sports différents : la natation, le hockey sur glace, le judo, l’escrime, le basket-ball… Dans sa famille, il n’y a pas d’arbitre, ni même de sportifs. Quand elle était petite, elle avait besoin de bouger beaucoup alors on lui a fait faire beaucoup de sport et ça lui a bien plu !
La première compétition internationale qu’elle a arbitrée était un match de hockey sur glace. Pour cette première fois, elle a ressenti du stress, bien évidemment, mais aussi beaucoup de fierté. Charlotte a beaucoup voyagé pour arbitrer des compétitions internationales, elle a arbitré (en hockey sur glace) de très grandes compétitions : les Jeux Olympiques 2014 (Sotchi en Russie) et 2018 (à Pyeong Chang en Corée du Sud), des finales championnats du monde, de coupe d’Europe, de coupe de la ligue, de coupe de France… Quand on est arbitre internationale, comme Charlotte, il est alors bien utile de savoir parler anglais.
Viktor (CM2) ayant pratiqué le hockey sur glace à Saint-Pierre-et-Miquelon, se demandait comment Charlotte faisait pour gérer des bagarres lors de matchs. Charlotte n’a pas forcément un gabarit impressionnant mais elle a appris des gestes efficaces pour séparer des joueurs et s’efforce de rester à la fois calme et ferme quand elle prend des décisions pour calmer le jeu. Quand on est arbitre, par exemple en hockey, il faut savoir bien patiner et avoir une bonne condition physique. Tout cela demande de l’entrainement. L’arbitre passe ainsi beaucoup de temps à se préparer physiquement et dans les déplacements qui peuvent être longs parfois.
Une des plus grandes difficultés quand on est arbitre est le manque de respect des joueurs mais aussi des supporters. Un arbitre peut faire des erreurs, c’est ce que nous apprenons aussi à l’école, il ne peut pas tout voir, il faut savoir accepter (et respecter) ses décisions, ça fait partie du jeu. Ça arrive même à Charlotte de faire des erreurs d’arbitrage mais elle essaie d’en faire le moins possible, comme tout bon arbitre ! L’assistance vidéo ne permet pas non plus de tout voir et ça prend du temps de vérifier, alors pendant ce temps le jeu est mis en pause et ce n’est pas toujours très bien. Il faut également beaucoup de moyens pour avoir un service vidéo hyper développé (c’est ce qu’il va y avoir par exemple pour la coupe du monde de football au Qatar), tous les sports ne bénéficient pas de tels moyens.
L’association que Charlotte est venue présenter, l’AFCAM (Association Française du Coprs Arbitral Multisports), a permis de faire connaître et reconnaître la profession d’arbitre et il y a même maintenant une loi en France qui protège l’arbitre. Par exemple, si on le frappe quand il fait l’arbitre c’est comme si on frappait un policier (« les arbitres sont considérés comme chargés d’une mission de service public. Les atteintes dont ils peuvent être les victimes dans l’exercice ou à l’occasion de leur exercice de leur mission sont réprimées par des peines aggravées »). C’est le seul pays qui a une association comme celle-ci.
Nous remercions Charlotte GIRARD FABRE pour sa gentillesse et sa disponibilité. Cette intervention aura, nous l’espérons, marqué les esprits de nos jeunes et changé le regard de certains sur l’arbitre ! Par cette intervention, nous souhaitons également que nos jeunes comprennent l’importance de respecter l’arbitre quand ils font (ou regardent) du sport.
Nous remercions également Patrick VAJDA qui est intervenu dans la classe de CM2 de M. LAMOLY. La classe de CE2-CM1 de M. DENNEMONT remercie aussi Charlotte GIRARD FABRE pour son intervention.
AFCAM La Réunion 